Cela fait déjà plus d’un an que j’avais écrit ma dernière lettre de nouvelles. Tellement de choses se sont passées qu’il m’est impossible de toutes les résumer en une lettre. Cela dit, j’aimerais faire deux constats.
En premier, la plupart d’entre nous se brûle de plus en plus pour bâtir des rêves et s’établir comme des personnes de valeur dans un monde de moins en moins stable socialement et économiquement. Je suis certain que la plupart d’entre nous réalise à quel point il suffit de peu (une cyberattaque, une guerre « lointaine », un accident, un virus…) pour que le monde entier bascule. Et face à cette instabilité, il nous est demandé plus de performance et on a moins le droit à l’erreur. Je le vois autour de moi, au travers de ce collègue qui part en « congé prolongé pour une durée indéterminée » après un surmenage, cet étudiant qui vient à une étude biblique les cernes aux yeux ou celui qui ne viendra pas et s’astreint à un rythme surhumain de travail académique. Je le vois en moi, alors que l’anxiété me paralyse quand vient le moment de présenter mes travaux scientifiques : Et si je n’en avais pas fait assez, si je me trompe et que je perds mon emploi ? Ma source de revenue ? Ma réputation de chercheur ? Cette anxiété est tout aussi présente dans mon travail aux GBUC : Et si je n’en faisais pas suffisamment pour les étudiants ? Qu’arrive-t-il alors que je me trompe? Suis-je un bon exemple, moi avec mes échecs, mes faiblesses et mes peurs ? Suis-je suffisant?
Alors que chacun de nous répond différemment à ces questions parfois un peu trop centrées sur nous-mêmes, mon second constat est que, si Dieu fait partie de ce questionnement interne, si on lui donne le droit de réponse sur l’orientation de nos vies, IL est capable de produire un fruit qui nous surprendra agréablement. En lisant Philippiens 2, Paul nous parle d’une personne de laquelle était attendue la plus difficile des œuvres « sauver toute l’humanité du péché et la réconcilier avec DIEU ».
« Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres. Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes; et ayant paru comme un simple homme, il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. » – Philippiens 2 : 4-8
Il est intéressant que pour ce faire, Christ ait été de tous le serviteur, second alors qu’IL est Alpha et Oméga, DIEU lui-même selon nous qui croyons en Lui. N’est-ce pas là une perspective défiante dans notre monde de plus en plus individualiste? Que nos réussites, nos épreuves, nos rêves, nos carrières, nos ministères, nos choix soient décentrés de nous-même et pointent vers DIEU. Que dans toutes ces choses, les regards de nos pairs soient moins importants que celui de DIEU. Que celui qui a créé toute chose ait la première place et que ses enfants, notre entourage, soient précieux à nos yeux. En fin de compte, le plan de ce DIEU, capable de mourir en tant qu’homme et ressusciter pour notre salut éternel, n’est-il pas ce qu’il y a de meilleur?
Au cours des deux dernières années, j’ai vu dans ma vie et celle des chrétiens autour de moi, qu’une telle attitude produit un fruit merveilleux, et cela même si nous n’y arrivons pas parfaitement. Par la grâce du Seigneur, les GBUC ont connu de merveilleux moments durant lesquels encadreurs et étudiants se sont mis au service les uns des autres. C’est incroyable de voir l’œuvre continuer avec ardeur sur les campus au Québec après des périodes d’absence dues à la COVID. Particulièrement à Polytechnique, un petit groupe d’étudiants a repris ses rencontres d’études bibliques en présentiel sur le campus après plus d’un an d’arrêt. Ce retour a été difficile et s’est fait au travers de la pression académique (horaires surchargés) et économique (spécialement pour les étudiants étrangers). Pourtant, cela a permis qu’une poignée d’étudiants fassent le choix de mettre DIEU à la première place dans leur vie.
Pour ma part, je continue à être le témoin de ce que DIEU fait au GBUC-Poly et je vois aussi comment DIEU agit dans ma vie personnelle. IL m’a donné la parfaite épouse pour m’accompagner dans ce ministère. En effet, avec elle, nous sommes les compagnons privilégiés des étudiants avec nos « 5 pains et 2 poissons » qu’il nous fait plaisir de partager sur le campus ou dans notre appartement. Alors que nous avons d’autres emplois demandant, qui requièrent une certaine performance, nous pouvons compter sur la grâce de DIEU qui donne la paix du cœur et fait de tous les aspects de nos vies et spécialement nos emplois une opportunité de mission.
Priez avec nous afin que DIEU continue de nous soutenir. Prions pour qu’IL soit au centre de nos choix. Que notre rédempteur soit au centre de tout ce qui se fera cet automne à Polytechnique, ce lieu prêt pour une grande moisson. Prions pour les étudiants, chacun est inestimable aux yeux de notre DIEU. N’hésitez pas si vous voulez soutenir financièrement le ministère des GBUC ou le mien à aller sur www.gbuc.ca/donner.
Je tiens à vous remercier, pour votre patience, vos prières et votre générosité, toutes précieuses aux yeux du Seigneur bien plus que je le comprends moi-même. Que DIEU vous bénisse!